Il m'est arrivé un jour d'entendre
Roger Caillois équivoquer sur le nom Finlande en faisant remarquer qu'un des attraits du
pays , pour notre inconscient légendaire, était que son nom contenait le mot ''Fin''.
L'étymologie est fantaisiste, bien
entendu, mais Norvège... le terme n'inclut-il pas, d'abord, ''Nord''? et là, la
philologie n'a rien à objecter puisque, proprement parler, le Nordverg des anciens
Scandinaves signifiait, en effet '' route du Nord''.
Et aurons-nous jamais fini de rêver
sur ce vocable, le Nord en soi, il va sans dire, mais surtout ''notre'' Nord qu'un auteur
du siècle dernier entendait comme ''le foyer de toutes les merveilles''? Cela ne date pas
d'hier les anciens grecs, déjà assignaient l'hyperborée pour terme aux errance de Jason
parti conquérir la toison d'or. Et depuis le siège de tous les paradis, portes des
enfers, univers où règnent le pur et le dur, l'un par la lumière, l'autre à cause des
glaces et des rocs, monde de l'irréel offert à qui le veut, il suffit de prendre une
barque et de serpenter parmis l'archipel de Bergen ou de demeurer en face du mur des
Lofoten, par un petit matin de juin, ou de se perde infiniment sur je ne sais quelfjell,
sans parler de ces fjords quasisurréaliste à force d'invraisemblance. Il m'est arrivé
d'écrire qu'à non sens, l'homme était comme detrop superflu, dand de pareil décors, et
cela m'a valu d'amères remarques. Mais mon propos n'était pas d'établirde hiérarchie
voire de préférence. Je voulais uniquement suggérer que jamais notre pouvoir de
rêverie ne parviendra à atteindre, a fortiori à dépasser ce que nous offre, ici, la
simple "réalité''. Et donc que celle-ci existe en soi. nous pouvons toujours
graviter autour de sa superbe évidence, nous ne lui ajouterons rien.
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25/08/05
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